Plus d'un an après la parution de son album Contre soirée, Bilal Hassani s'octroie un retour remarqué avec la chanson "Il ou elle". Un titre très pop, en français, sur lequel le chanteur aborde son rapport personnel au genre.
S'il y a une chose que Bilal Hassani ne sait pas faire, c'est se reposer. Après son passage remarqué l'automne dernier dans l'émission Danse avec les stars sur TF1, l'artiste âgé de 22 ans revient à la chanson avec la sortie ce vendredi 3 juin de son nouveau single "Il ou elle". Un banger aussi pop qu'électro sur lequel Bilal a travaillé avec l'aide de Grand Marnier, moitié du binôme Yelle.
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Une collaboration inattendue mais qui trouve ses prémices en 2020, un peu avant la sortie du deuxième album de Bilal Hassani, Contre soirée. "J'avais contacté Yelle pour leur dire que je les kiffais énormément et que j'avais envie d'avoir leur feedback sur mon disque, explique le chanteur à têtu·. Grand Marnier m'a alors fait un gros retour avec plein de remarques pertinentes." Germe ensuite l'idée de concevoir un single main dans la main. "Il a dit oui, confirme de toute évidence Bilal. Mais quand il a accepté, il m'a dit qu'on n'allait pas se contenter d'un seul titre mais faire un album entier." C'est ainsi que l'entêtant "Il ou elle" voit le jour...
"Il ou elle" : le choix de ne pas choisir
À travers ce morceau –"Ce soir c'est il ou bien c'est elle, de toute façon c'est du pareil au même" –, Bilal Hassani s'empare frontalement de la question du genre. Un enjeu intimement lié à sa carrière depuis ses débuts : "Mon identité de genre, ma sexualité, le fait que je porte des perruques… je sais que tout ça a été sujet à débat."
Jusqu'ici, l'ex-finaliste de DALS clamait haut et fort son identité d'homme cisgenre, qu'importe s'il opte pour des baskets, des talons aiguilles ou une robe chatoyante en une de têtu·. Mais depuis l'an dernier, les choses ont changé. "À force de convaincre les autres que j'étais un homme et que j'avais le droit de m'habiller comme je voulais, j'ai réalisé que je défendais viscéralement quelque chose alors que je n'étais pas sûr d'y croire, développe-t-il. Ça a été toute une remise en question qui m'a amené à réaliser que je ne ressens pas de gêne quand on me genre au masculin et encore moins quand c'est au féminin."
Bilala Hassani genderfluid
Changer ses pronoms en "il/elle" sur les réseaux sociaux a alors été un cap cathartique à franchir. Et s'il s'est penché sur la notion de non-binarité, Bilal Hassani aurait tendance à se qualifier autrement : "J'aime bien le terme genderfluid. En vérité, tous les pronoms me vont. J'aime cette idée de voyage et de mouvance constante, ça me permet de me libérer des chaînes de mon propre esprit. L'idée du genre m'est personnellement plutôt obsolète."
Plus qu'un single dont la mélodie est garantie de tourner encore et encore dans nos têtes, "Il ou elle" s'apparente donc à une démarche libératrice pour le jeune artiste. C'est aussi une bien belle façon d'annoncer son troisième album, attendu d'ici à la fin de l'année. Un disque que le principal intéressé décrit comme le fruit de sessions studio "comme des séances de psy avec Grand Marnier". Il ajoute : "J'ai décidé de parler plus frontalement de sujets que j'avais effleurés sur mes précédents projets. Mais je dirais que cet album dégage une sensation d'apaisement. On ressent moins l'enjeu." Les plus chanceux pourront découvrir certains titres en exclusivité lors des prestations estivales du chanteur, de la Disneyland Paris Pride le 11 juin au festival Lollapalooza le 16 juillet.
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Crédit photo : Virgin Music, capture d'écran YouTube
