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Enquête

PMA : ces gynécos militants qui inséminent clandestinement des femmes

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LGBT +dossier
Par militantisme et en attendant la loi ouvrant la PMA à toutes les femmes, des docteurs réalisent clandestinement les conservations d’ovocytes ou les inséminations. Des pratiques pour lesquelles ils risquent en théorie jusqu’à cinq ans de prison. Mais dans les faits, ces médecins ne sont pas poursuivis.
par Marie-Lys Lubrano et et photos Bruno Amsellem
publié le 6 juin 2021 à 18h09

Dans les années 70, le docteur V. était jeune interne à l’hôpital. Il ne pratiquait pas d’IVG clandestine parce qu’il n’avait pas l’autorité pour inscrire des opérations au tableau de chirurgie, mais il battait le pavé avec ses copines féministes. Vingt-cinq ans plus tard, devenu gynécologue libéral dans le centre de Paris, il a commencé à travailler avec des associations LGBT : «Elles m’envoyaient des patientes lesbiennes que j’aidais dans leur parcours de PMA illégale, dans les années 90, raconte-t-il. A l’époque, on ne pouvait pas faire les inséminations, on n’avait pas le sperme. On les préparait avant leur départ en Espagne.»

Et puis un jour, la banque de sperme danoise Cryos l’a contacté pour savoir s’il accepterait de figurer sur leur liste de gynécos à transmettre aux clientes lesbiennes et célibataires. «Je ne sais pas comment ils m’ont trouvé, je n’ai jamais signé de tribune ni rien», s’étonne-t-il. Pourtant, le docteur V. est connu dans le milieu comme un médecin militant. L’homme préfère tout de même taire son nom : «Je ne crois pas risquer la prison mais je risque d’être radié de l’ordre des médecins pour manquement déontologique, p

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