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PMA : ces femmes qui ont dû revoir leur projet

L’ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes, contenue dans la loi de bioéthique examinée à l’Assemblée a été adoptée dans la nuit du 9 au 10 juin.

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Publié le 09 juin 2021 à 16h00, modifié le 11 juin 2021 à 10h14

Temps de Lecture 4 min.

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Manifestation pour la PMA pour toutes les femmes devant l’Assemblée nationale, à Paris, le 21 février.

En 2012, Hannah (le prénom a été modifié) a 34 ans quand elle entend le candidat François Hollande évoquer, en pleine campagne présidentielle, sa volonté d’ouvrir la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. Près de dix ans plus tard, la loi de bioéthique contenant la mesure a été adoptée, en troisième lecture, par les députés dans la nuit du 9 au 10 juin, en vue d’une adoption définitive cet été.

Pour la quadragénaire originaire de Blois, en couple avec Myriam depuis quatre ans, « c’est désormais trop tard ». Après avoir vainement attendu que la loi lui permette de recourir à la médecine pour réaliser son rêve de fonder une famille, puis s’être résolue à entamer un parcours à l’étranger, qui n’a pas abouti, l’employée dans la fonction publique parvient aujourd’hui à le dire sans sanglot : « Nous n’aurons pas d’enfant. »

Comme Hannah et sa compagne, combien sont-elles, ces femmes qui ont renoncé à devenir mères, à force d’attendre l’évolution de la loi ? Dans son essai Le Génie lesbien (Grasset, 2020), la militante féministe Alice Coffin, élue écologiste au Conseil de Paris, évoque les années d’atermoiements politiques « pendant lesquelles la possibilité d’avoir un enfant s’est volatilisée pour des milliers de femmes. Moi y compris ».

« N’attendez pas »

Depuis deux ans, la question revient régulièrement dans les associations de défense des droits LGBT : « Des couples lesbiens nous demandent : est-ce qu’on attend ? », assure Véronique Cerasoli, porte-parole de l’association SOS-Homophobie chargée de la PMA, qui se souvient parfaitement de l’année 1994, date de la première loi de bioéthique. « J’avais 19 ans, et j’ai vu la PMA se fermer aux femmes lesbiennes et célibataires », confie-t-elle, avant d’ajouter : « Je ne la vois toujours pas rouverte en juin 2021, pourtant j’ai entendu de très nombreux politiques promettre qu’elle serait votée dans les six prochains mois. »

Aux femmes qui l’interrogent, Laurène Chesnel, déléguée famille au sein de l’Inter-LGBT, a pris le parti de dire : « Si vous voulez un enfant maintenant, n’attendez pas. » Elle qui suit depuis 2018 les discussions autour de l’actuel projet de loi de bioéthique, porteur de cette promesse d’ouverture de la PMA, se désole : « On laisse les personnes concernées dans l’embarras, à devoir tricoter dans les marges du droit. »

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