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«GPA éthique»: ce débat qui inquiète

Dans le dernier sondage sur la GPA paru en France, 66 % des personnes interrogées se déclaraient favorables à sa légalisation pour les couples hétérosexuels, et 53 % pour les couples homosexuels. 107934525/pressmaster - stock.adobe.com

DÉCRYPTAGE - Émissions, déclarations politiques: les opposants à cette pratique dénoncent la multiplication des prises de position favorables avant les présidentielles.

«GPA éthique»: l’expression a ressurgi en décembre dans la bouche de Yannick Jadot. De quoi relancer la bataille d’opinion qui se joue sur l’autorisation de la gestation pour autrui et les mères porteuses durant la campagne présidentielle? « Je souhaite ouvrir un débat sur une GPA éthique: vous pouvez organiser de la gestation pour autrui de manière entièrement non marchande. Je ne suis pas pour la marchandisation du corps», a lancé le candidat d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) sur Franceinfo.

Du côté de l’Élysée, la prise de position d’Emmanuel Macron a été plus discrète. Interpellé par la Ciams, un collectif d’associations féministes qui milite pour l’abolition de la GPA, il a répondu dans un courrier par l’intermédiaire de son chef de cabinet, Brice Blondel, qu’il n’était «pas question d’autoriser la gestation pour autrui en France». Dans cette lettre médiatisée en décembre, il estime que cette technique «met en question la dignité du corps de la femme et sa marchandisation» et que «les…

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14 commentaires
  • E6O8

    le

    Pierre Bergé avait dit, fin 2012:
    «Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence?».
    Tout le problème est là justement.
    .
    Quand un ouvrier loue ses bras à son employeur, ou un cadre son cerveau, aux termes d'un contrat de travail, c’est pour contribuer à la production d’un bien ou d’un service, plus largement d'une valeur ajoutée, qui sera monnayée par l’entreprise auprès d’un client, avec au passage un bénéfice.
    .
    Dans son principe, la GPA ne diffère pas fondamentalement de ce schéma, le contrat se contentant de remplacer la location des bras ou du cerveau par celle d'un utérus.
    Il existe pourtant une différence tout à fait fondamentale, à savoir que le produit d'une GPA n'est pas un objet ou un service mais un enfant, c'est à dire un être humain...
    .
    Affirmer qu’il n’y a pas de différence revient alors à assimiler l’enfant à un objet (d’un contrat) et à un bien marchand comme un autre, monnayable, avec bénéfice, par les différentes entités ayant contribué à sa production…
    .
    Sur un plan plus pratique aussi, quand on signe un contrat de travail avec un employeur, on n’est pas à son entière disposition.
    Les horaires de travail sont strictement encadrés, et l'employeur n'a aucun droit de regard sur ce que vous faites en dehors.
    .
    A contrario, lors d’une GPA, la gestatrice prend un risque pour sa santé, et son corps est aliéné pendant 9 mois, 7j/7, 24h/24.
    Il s'agit donc bien d'une forme moderne d'esclavage.

  • E6O8

    le

    Extraits de ce que disait le Planning Familial (pas vraiment proche de Sens Commun...) de la GPA, dans un document publié sur son site en 2011:
    ---------------------------
    "La GPA est revendiquée au plan thérapeutique comme palliatif de l’infertilité (sont évoqués les cas de femmes nées sans utérus fonctionnel) mais aussi, de plus en plus, comme demande sociale.
    Ainsi, le bébé «clef en main» répondrait à une demande homoparentale « gay ». II constituerait une alternative aux procédures d’adoption parfois longues et aléatoires. Enfin, il pourrait satisfaire l’exigence de confort de certaines femmes en épargnant leur carrière et leur physique.
    .
    Le revers de cette demande est une régression sociale féroce, observée partout où la libéralisation de la GPA s’est instaurée. Une véritable industrie de «location de ventre» et de commerce d’ovocytes se développe ainsi en Inde, en Ukraine et aux USA où des agences proposent une «prestation» aboutissant à la livraison d’un produit , «un bébé», avec choix sur catalogue
    des donneuses d’ovocyte en fonction de leur physique, sélection des gestatrices sur leurs performances et procédure juridique organisant la filiation.
    .
    Tout y repose sur un dispositif contractuel d’essence libérale qui spécifie les obligations et droits des 2 parties : les critères de sélection de la gestatrice, ses obligations tout au long de sa grossesse, les dédommagements financiers..."

  • E6O8

    le

    La GPA s’apparente à une forme de corruption puisqu’elle attribue une valeur marchande et à l’enfant et à la vie organique de la mère de substitution.
    L’objet d’un tel commerce n’est pas seulement la grossesse et l’accouchement, c’est aussi l’enfant lui-même, dont la personne et la filiation maternelle sont cédées à ses commanditaires.
    .
    En un temps où l’on s’insurge contre les violences faites aux femmes, où l’on traque les stéréotypes de genre et où l’on revendique l’égalité des sexes, il serait opportun que l’usage commercial de leur corps dans l’industrie procréative mobilise davantage l’opinion publique et les médias.

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