Opposé au mariage, inconsistant dans la lutte contre le VIH… : George H. W. Bush laisse derrière lui un triste bilan pour les personnes LGBT+

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41ème président des États-Unis (1989-1991), George Bush père est décédé vendredi 30 novembre à 94 ans. Il laisse derrière lui un bilan plus que mitigé concernant les droits des personnes LGBT+.

George H.W. Bush dans le bureau ovale de la Maison Blanche, en 1991 - Mark Reinstein / Shutterstock

George Bush père n’est plus. Quelques mois après la disparition de son épouse Barbara, celui qui a occupé la Maison Blanche de 1989 à 1993 est décédé vendredi 30 novembre. 41ème président des États-Unis, ce républicain avait succédé à Ronald Reagan, dont il avait été le vice-président pendant ses deux mandats. Si sa femme était une alliée beaucoup plus ouverte de l’égalité des droits pour les personnes LGBT+ que le parti Républicain, difficile d’en dire autant de lui.

Certes, après le silence assourdissant autour de l’hécatombe du sida pendant la présidence Reagan, George H.W. Bush avait en 1990 prononcé un discours sur l’épidémie. Mais « long sur la compassion mais pas sur la stratégie et l’engagement en matière de financement », souligne le journaliste Michelangelo Signorile dans une longue tribune publiée sur le Huffington Post américain.


Dans cette tribune, on apprend également que Bush avait signé la loi Americans Disabilities Act, prévoyant la protection des personnes en situation de handicap contre les discriminations, incluant les personnes vivant avec le VIH. C’était en 1990. Même année où l’homme politique signait le Ryan White Care Act, désigné comme l’un des plus ambitieux programmes de financement par le gouvernement fédéral des traitements contre le VIH pour les personnes à faibles ressources.

Des lois qui ont été adoptées après « des années de travail infatigable » émanant de deux sénateurs démocrates. « Et c’était trop peu, trop tard. À ce stade, près de 10 ans après le début de l’épidémie, 150 000 cas de personnes vivant avec le VIH ont été signalés aux États-Unis et 100 000 personnes sont décédées des suites du sida », indique Michelangelo Signorile.

1990 a aussi été l’année où l’ex-président avait signé le Hate Crime Statistics Act, la première loi fédérale qui obligeait le procureur général à collecter des données sur les crimes commis en raison de la couleur de la peau, de la religion, du handicap, de l’orientation sexuelle ou de l’origine ethnique de la victime. Seulement, relève PinkNews, la loi indiquait aussi que « la vie de famille américaine est le fondement de la société américaine » et que « rien dans cette loi, ne doit être interprétée, ni aucun fonds affecté à la réalisation de son objet ne doit être utilisé, pour promouvoir ou encourager l’homosexualité. »

Bush et Act Up

Fondée en 1987, l’association de lutte contre le sida Act Up a mené de nombreuses actions pour protester contre l’administration Bush de l’époque, gratinée de figures largement opposées aux personnes LGBT+. En témoigne le récit dans Out de Eric Sawyer, l’un des co-fondateurs d’Act Up qui a notamment versé les cendres d’un de ses amis mort du sida sur la pelouse de la Maison Blanche, dans le cadre de la Ashes Action (ashes veut dire cendres) à Washington en 1992.

Un an plus tôt, Act Up avait organisé un immense rassemblement dans la gare de Grand Central Station à New York avec une banderole dénonçant « Un mort du sida toutes les huit minutes » recouvrant le tableau des arrivées. 263 personnes avaient été arrêtées. En réponse à ces multiples manifestations, George Bush avait déclaré que le « changement de comportement » était le meilleur moyen de lutter contre la maladie, rappelle le journaliste dans sa tribune sur le Huffington Post.

Opposant au mariage pour tous

Enfin, en lisant Michelangelo Signorile, on apprend que Bush avait lancé lors d’une interview à la télévision américaine que s’il avait un petit-fils gay, il « aimerait » l’enfant mais lui signifierait qu’il n’était pas normal. Et PinkNews nous rappelle qu’il était opposé au mariage pour les personnes de même sexe jusqu’à ce qu’il assiste en 2013 avec son épouse au mariage d’un couple de lesbiennes, Bonnie Clement et Helen Thorgalsen, des amies de longue date.

  • phil86

    Il y a des décès qui réjouissent : ceux des malfaisants !