“L’âme d’une ville est à la fois un “chez soi” et un “avec les autres”, elle se vit individuellement et elle s’invente collectivement, elle se nourrit de la différence et elle s’enrichit des différences” écrit la maire de Paris, Anne Hidalgo, dans son dernier livre, Le lieu des possibles.
Paris est une ville-monde, riche de la diversité de ses habitants, femmes et hommes de toutes nationalités, origines, âges, convictions religieuses et philosophiques, orientations sexuelles et identités de genre. Avec leurs différences, les Parisiennes et les Parisiens vivent et font ensemble, unis par les principes républicains de liberté, d’égalité et de fraternité, et par des valeurs communes d’ouverture, de justice et de solidarité.
Ce sont ces valeurs qui ont été prises pour cible lors des attentats terroristes de 2015. En attaquant la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier, ils s’en sont pris à la liberté de la presse et à la liberté d’expression, alors que des journalistes et des dessinateurs ne faisaient que défendre la laïcité et caricaturer les extrémistes de tous bords. Deux jours plus tard, ils s’en sont pris à une épicerie casher par haine antisémite. Le 13 novembre, c’est la liberté, tout court, notre mode de vie et notre vivre-ensemble qui ont été ciblés.
Sans rien pardonner, sans rien excuser, sans rien oublier, les Parisiens se sont relevés et sont descendus en masse dans la rue pour réaffirmer leur rejet du fanatisme et de l’obscurantisme, leur refus de l’intolérance et de la haine de l’autre. Face aux divisions et à la tentation du repli sur soi, ils ont réaffirmé leur volonté d’une société respectueuse des différences, unie et fraternelle. Au-delà de ces principes, des actes doivent être mis en place pour faire vivre et transmettre nos valeurs communes, notamment dans les politiques éducatives et culturelles, pour que Paris demeure une ville de respect, une ville ouverte et inclusive.
Comme tous les Parisiens, ces attentats m’ont touché au cœur. Le 11e arrondissement de Paris, où je vis depuis plusieurs années, a été durement frappé par les attentats de 2015 car il incarne ce vivre-ensemble et ces valeurs communes.
Cet arrondissement, qui a connu dans son histoire des vagues migratoires successives, conserve son caractère de quartier d’accueil et reste aujourd’hui un lieu de mixité sociale et culturelle. Sa population est très diverse, avec une présence importante de communautés religieuses, notamment juive et musulmane. Les communautés s’y côtoient sans heurts. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme reste néanmoins un combat permanent à mener. Nous nous souvenons avec tristesse que c’est dans ce quartier que Mireille Knoll a été tuée en mars 2018 parce que juive.
La solidarité est également au cœur de l’arrondissement, comme de la capitale, avec des initiatives prises ces dernières années par la Ville de Paris. La “Nuit de la Solidarité” permet à des Parisiennes et des Parisiens de se mobiliser afin d’aller à la rencontre des personnes sans-abri pour échanger avec elles et leur apporter des solutions. “Paris en Compagnie” est un service d’accompagnement des seniors dans leurs sorties quotidiennes, qui permet de lutter contre l’isolement des plus âgés, tout en créant des liens entre les citoyens vivant dans le même quartier. Les ressourceries, comme “La Petite Rockette”, sont des initiatives citoyennes à vocation sociale, solidaire et écologique.
C’est aussi dans le 11e arrondissement que des militants homosexuels se sont réunis dès les années 80 et qu’est né intellectuellement et politiquement le Pacs, défendu à l’Assemblée nationale en 1999 par le député Patrick Bloche, futur maire de l’arrondissement. Vingt ans plus tard, le combat se poursuit, avec l’actuel maire, François Vauglin, qui lance un réseau d’aide aux victimes de LGBTphobies, réunissant acteurs institutionnels et associatifs pour les soutenir et les accompagner au mieux. Dans l’arrondissement, des adolescents voulant vivre librement leur orientation sexuelle et leur identité de genre sont accueillis quotidiennement au local du MAG Jeunes LGBT, des personnes LGBT se font dépister régulièrement au Centre de santé sexuelle – Le 190, des couples d’hommes ou de femmes viennent s’installer et y fonder leur famille.
Je suis ému et fier de voir arboré depuis quelques années le drapeau arc-en-ciel sur la mairie de mon arrondissement, comme sur l’Hôtel de Ville, à l’occasion de la Marche des Fiertés, comme j’ai été touché d’assister l’an dernier à des compétitions de danse entre couples de même sexe au Gymnase Japy lors des Gay Games.
Paris est une ville ouverte et respectueuse des différences, qui permet à beaucoup de personnes LGBT de venir s’y installer, d’y entreprendre et d’y vivre.
Qu’importe d’où l’on vient, qu’importe qui l’on est, qu’importe son parcours, vivre à Paris est une chance pour celui ou celle qui épouse cette ville. Comme beaucoup, je suis habité par ce sentiment. Comme nombre de jeunes homosexuels, cette ville a été pour moi une ville refuge. Elle est aujourd’hui une ville d’épanouissement, et une ville d’engagement.
Pendant dix ans, j’ai milité au sein de SOS homophobie, association d’aide et d’accompagnement des victimes de lesbophobie, de gayphobie, de biphobie et de transphobie, de prévention de la violence et des discriminations, et de militantisme pour l’égalité des droits. Durant cette période, de grandes avancées ont été obtenues pour les personnes LGBT, comme l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe ou la simplification du changement d’état civil pour les personnes trans. J’ai eu la chance de présider cette association de 2014 à 2016, avant de poursuivre mon engagement contre la haine et les discriminations au sein d’un organisme institutionnel, complémentaire du travail indispensable des associations.
En tant que citoyen engagé pour l’égalité des droits, j’ai soutenu pendant la campagne présidentielle de 2017 les mesures du candidat Emmanuel Macron en faveur de l’ouverture de la PMA à toutes les femmes et de la lutte contre les LGBTphobies. Face au danger de l’extrémisme, j’avais aussi été séduit par sa démarche de dépasser les clivages autour de nos valeurs communes, par sa volonté de renouveler le personnel politique et par son souhait de s’ouvrir à la société civile.
Cette démarche, je la retrouve aujourd’hui dans le collectif “Paris en Commun”, composé de femmes et d’hommes, citoyens, personnalités de la société civile, élus, militants engagés aux côtés d’Anne Hidalgo pour que Paris se transforme et soit toujours plus juste, plus ouverte et plus solidaire.
La maire de Paris conclut son dernier ouvrage par ces mots: “Je ne renoncerai jamais. […] Je ne renoncerai pas face à la négation de la différence qui entraîne des agressions physiques et morales contre les personnes LGBTQI+. Je ne renoncerai pas face au racisme et à l’antisémitisme. […] Notre héritage, c’est celui de la concorde, de l’unité, une ville ouverte à tous et qui profite à chacun.”
Parce que moi non plus je ne renoncerai jamais à œuvrer pour l’égalité des droits, à lutter contre toutes les discriminations, à rendre notre ville encore plus ouverte et inclusive, parce que Paris m’a beaucoup donné et que je veux à mon tour lui donner de mon temps, de mon énergie et de mes idées, je m’engage pour Paris aux côtés d’Anne Hidalgo, et pour le 11e arrondissement aux côtés de François Vauglin.
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