La SNCF refuse d’afficher la couverture de « Têtu » jugée trop confessionnelle

La SNCF juge que la couverture du magazine LGBT, représentant Bilal Hassani en madone, est une « référence religieuse », rapporte le HuffPost.

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Temps de lecture : 2 min

Têtu censuré… parce que sa couverture est jugée « confessionnelle ». L’information a de quoi surprendre, quand on connaît la réputation du magazine historique du militantisme LGBT, qui n’a pas pour habitude d’être pointé du doigt pour un quelconque prosélytisme religieux. Pourtant, la SNCF et la RATP ont toutes deux décidé de ne pas afficher la couverture du dernier opus dans leurs gares et stations, arguant qu’il leur est impossible « d’afficher des visuels où sont présentes des références religieuses », raconte le HuffPost.

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Alors, Têtu aurait-il opéré un improbable virage religieux ? Loin s’en faut, sans surprise. En réalité, le magazine trimestriel a simplement décidé de mettre à l’honneur, sur sa couverture, le chanteur Bilal Hassani, élu par la rédaction « personnalité de l’année 2021 ». Or, la photo du jeune chanteur le représente en madone, vêtu d’un grand drap et auréolé de lumière.

« Aucune intention de choquer »

Évidemment, la décision de Médiatransports, la régie publicité de la SNCF et de la RATP, a considérablement surpris la rédaction de Têtu. « On ne s’y attendait vraiment pas », explique Thomas Vampouille, le rédacteur en chef du magazine, qui souligne que « dire que Têtu fait une [couverture] confessionnelle, c’est un peu le monde à l’envers ».

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Pour lui, la pose de Bilal Hassani n’est pas une référence directe à la Vierge Marie, mais bien plus aux icônes de la vérité américaines comme Madonna ou Beyoncé, coutumières de ce genre de déguisements. « C’est évidemment un clin d’œil à ça, avant d’être une référence religieuse », explique Thomas Vampouille au HuffPost, qui ajoute qu’il n’y avait « aucune intention de choquer ».

Surtout, explique le journaliste, la décision de Médiatransports est une mauvaise nouvelle pour Têtu. « En tant que trimestriel, on a besoin de se montrer, de rappeler qu’on existe, de réaffirmer notre présence, surtout auprès des non-abonnés. » Et le rédacteur en chef du magazine, qui a failli disparaître en 2018 après deux liquidations judiciaires, de s’interroger : « Est-ce que leur réaction aurait été la même si c’était un média généraliste qui avait fait sa une avec Madonna dans la même position ? Est-ce que Médiatransports n’a pas redoublé de vigilance parce que c’est Bilal Hassani et Têtu  ? »

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Commentaires (20)

  • AllonsBon

    Ce qui n’est pas exactement gagné, selon le train et la ligne. Ensuite il faut comprendre comment se connecter avec ses identifiants au wifi du train. Et ensuite, si vous n’avez pas abandonné, comment se connecter au kiosque à journaux. Une fois là, vous vous souvenez que vous aviez téléchargé Le Point sur votre tablette….

  • Le Spartiate

    De toute façon, ce truc ne devrait pas être affiché, voir sa tête bizarre est un calvaire.

  • Albator94

    Cette décision est prise pour ne pas froisser les employés radicalisés des transports publics, qui ne supportent pas de voir l’homosexualité mêlée au sacré. Encore une grande victoire du XXIeme siècle pour la France.