« L’incivilité des fantômes » de Rivers Solomon : un roman de science-fiction profondément queer et féministe

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Dans son premier roman, l’auteur.ice trans Rivers Solomon imagine la vie à bord d’un vaisseau qui fuit une planète terre ravagée. Une réflexion profonde sur les inégalités, les agressions contre les LGBTQI+ et le racisme qui esquisse l’espoir d’un renversement de l’ordre établi.

Rivers Solomon - Wasi Daniju, 2019
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Si vous cherchez parmi les centaines de sorties de la rentrée littéraire, il est fort peu probable que vous trouviez beaucoup de personnages comme ceux de Rivers Solomon. Une héroïne qui a subi une hystérotomie et une double mastectomie et qui tombe amoureuse d’une femme trans. Des personnages qui ne présentent pas les « caractéristiques définitoires des sexes masculin et féminin ». Une femme qui avoue n’avoir aucune fibre maternelle mais qui élève une bande de jeunes filles par pur esprit de sororité. Avec son premier roman de science-fiction, Solomon dynamite complètement ce qui est attendu de ses personnages. Son récit futuriste est un brûlot profondément politique et militant qui met en avant la non-binarité, le féminisme et l’anti-racisme. Une ode à la rébellion et au renversement d’un ordre hétéronormatif et oppressif.

Lorsque nous rencontrons Rivers à la Maison de la Poésie à Paris, iel (qui se définit comme une personne trans et non-binaire (et utilise le pronom they/them dans sa langue maternelle), nous explique pourtant qu'iel n'avait pas de prédisposition pour se lancer à corps perdu dans cette science-fiction politique. Son enfance dans les années 90 est « des plus normales ».

Injustices sociales

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