Entrée en politique, la génération Harry Potter se penche sur les grimoires pour dénicher les termes qui libéreront les minorités, elle traque les mots et les formules distinguant les genres. Elle croit aux vertus libératrices du charabia et du volapük, enseignés dans les écoles de magie intersectionnelle sous l’appellation d’« écriture inclusive », déplore Guy Konopnicki.
On semble l’ignorer, mais il n’était nul besoin de chercher l’équivalent du « they » anglais pour disposer d’un pronom désignant, en français, des personnes sans distinction de genre à la troisième personne du singulier. On devrait pourtant connaître « on », pronom certes souvent utilisé de manière impropre pour remplacer le « nous » de la première personne du pluriel, surtout quand on ne veut pas. « On » est neutre, alors même que l’on reproche au français d’attribuer à tout être et à toute chose un genre féminin ou masculin. « On » passe parfois pour vulgaire, à force d’être utilisé pour dire qu’on s’en fout, conjugaison du verbe foutre, dont l’emploi au sens propre tombe en désuétude. Il nous reste des jean-foutre, ou jeanne, qu’importe, pour tenter de nous imposer une langue conforme à leur morale.