SOLIDARITÉ - Ces étudiants américains ont habilement dénoncé la politique anti-LGBT+ de leur université, située à Seattle dans l’État de Washington. Lors de leur remise de diplôme, ils ont chacun tendu un drapeau de la communauté LGBT+ au directeur de leur école, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. Rapidement, les images de leur action sont devenues virales, recueillant plusieurs millions de vues notamment sur TikTok.
Selon l’organisatrice, Chloe Guillot, interrogée par CNN, environ 40 à 50 diplômés ont participé à l’action collective lors de leur passage sur l’estrade, en refusant également de serrer la main du président de l’université Pete Menjares.
La Seattle Pacific University (SPU) est une école privée catholique affiliée à l’Église méthodiste libre des États-Unis, dont le règlement intérieur est discriminant pour les personnes LGBT+. Il interdit par exemple d’employer des personnes qui ont des relations extraconjugales ou avec des personnes du même sexe.
Les employés ou les futurs employés peuvent être sélectionnés sur critère religieux et doivent s’abstenir de certains comportements qui sont incompatibles avec la compréhension par l’université des normes bibliques.
Le conseil d’administration a décidé il y a plusieurs semaines de maintenir sa politique malgré l’opposition des étudiants et de certains professeurs. En réaction, les étudiants ont organisé un sit-in sur le campus et devant les bureaux de l’administration.
Une aide extérieure
Si ces protestations des étudiants interviennent en plein mois des fiertés LGBT+, les diplômés sont bien décidés à continuer leur combat tant que la règle édictée par la SPU ne sera pas été abrogée. Ils ont d’ailleurs reçu le soutien de quelques professeurs de l’école.
Mais la SPU n’est pas la seule université dans ce cas. Selon une étude de 2019 publiée dans Sociological Spectrum, près d’un tiers des collèges et universités chrétiens des États-Unis interdisent des choses telles que les “actes homosexuels” ou le “comportement homosexuel.”
Ce mardi 14 juin, les étudiants campaient toujours sur les lieux, se relayant par équipes pour occuper les couloirs. Au minimum, il y a toujours trois personnes pour surveiller les lieux. Des espaces pour dormir et des toilettes non-genrées ont également été mises en place.
D’anciens étudiants ont également apporté une contribution en rejoignant les étudiants dans leur protestation depuis le mois dernier. L’organisatrice a déclaré qu’elle prévoyait de rester sur place jusqu’à l’été. Les étudiants ont donné à l’école jusqu’au 1er juillet pour annuler sa politique discriminatoire, sinon ils envisagent de la poursuivre en justice en faisant valoir que le conseil a manqué à son obligation fiduciaire. Le 13 juin, plus de 26.000$ avaient déjà été récoltés pour payer les frais liés au procès (ils prévoient de faire don de l’argent à l’école si la politique est modifiée avant la date limite).
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