LGBTQI+USA : les jeunes LGBT+ ne veulent plus des mots "gay" et "lesbienne"

Par Marion Chatelin le 14/03/2019
Jeunes

Les jeunes LGBT+ américains seraient de moins en moins enclins à utiliser les mots "gay", "lesbienne" ou "bi" pour se définir, selon une étude. La jeunesse aurait tendance à se définir comme "pansexuelle", "non-binaire" ou "asexuée".

La jeunesse américaine LGBT+ serait de plus en plus queer. C'est en tout cas ce que soulève une étude publiée dans la très sérieuse revue scientifique Journal of Research on Adolescence, le 13 février dernier. L'enquête a été menée de concert avec l'organisation non gouvernementale Human Rights Campaign, auprès de 17 000 adolescent.e.s américain.e.s.

Au total, 26% des jeunes interviewés choisissent des étiquettes "d'identités sexuelles émergentes", selon un communiqué. Mais selon les chercheurs, cette jeunesse n'est que trop peu entendue. Pour Ryan J. Watson, professeur à l'université du Connecticut et chercheur spécialisé sur la jeunesse LGBT+, il est très important d'être à l'écoute de ses nouvelles identités :

"Les adolescents et les jeunes adultes LGBTQ ne sont pas reconnus et comptés. C'est un gros problème. Car si nous ne savons pas que cette population existe, elle ne sera pas incluse dans nos efforts." 

Santé mentale

Être à l'écoute est d'autant plus important lorsque l'on sait que le taux de suicide chez les jeunes LGBT+ serait de trois à sept fois plus élevé par rapport au reste de la population. Des chiffres qui semblent confirmer la thèse de Ryan J. Watson. Selon lui, ce sont précisément ces populations qui souffrent plus que les autres dans la société.

"Je travaille sur ce sujet depuis 10 ans. J'ai observé que ces populations font face à plus de problèmes notamment en ce qui concerne la santé mentale. Par exemple, ces jeunes doivent gérer plus de situations compliquées à l'école et plus de harcèlement. Il y a un réel fossé entre les populations." 

Le chercheur espère que les données recueillies permettront de mieux comprendre et surtout de mieux aider les jeunes qui se sentent en marge de la société.

Crédit photo : Chellaman / Instagram.