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A l’université, l’émancipation des étudiants LGBT fragilisée par la crise

Les études supérieures sont souvent l’occasion, pour ces jeunes, de s’affirmer et de s’émanciper. Une dimension mise à mal par les contraintes liées au Covid-19. Reportage à Montpellier.

Par  (Montpellier, envoyée spéciale)

Publié le 27 octobre 2020 à 06h00, modifié le 03 novembre 2020 à 12h13

Temps de Lecture 6 min.

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Dans un bâtiment de pierre du centre-ville de Montpellier, Idriss Salehi pousse la porte du local de son association. Un geste que, ces derniers temps, le trentenaire ne fait plus tellement. Restrictions sanitaires obligent, l’association LGBT+ Angel, destinée aux 16-30 ans, ne peut plus tenir ses permanences hebdomadaires. L’espace est trop petit, les bénévoles sont moins disponibles. Ses réunions attiraient jusque-là des dizaines de jeunes, pour la plupart étudiants.

« C’était un espace de sécurité, où échanger et être soutenu, une bouée de sauvetage pour beaucoup », raconte Idriss Salehi. Entre les collations et les prises de parole se dessinait alors une quête d’acceptation et d’affirmation de soi à un âge charnière, parfois associé à des ruptures familiales.

Hypervigilance quotidienne

Pour beaucoup de jeunes LGBT, l’entrée à l’université marque le début d’une période d’émancipation. Un « nouveau départ », se souvient Edward, étudiant transgenre en licence d’anglais à l’université Paul-Valéry, à Montpellier. En quittant son village « où tout le monde se connaît et où il ne faut pas sortir des cadres » pour une grande ville réputée « LGBT-friendly », il a pu rencontrer des pairs, qui lui ont « montré la voie », et cesser de se cacher. « Il n’y a qu’ici, à Montpellier, à la fac, que je me sens moi-même », conclut l’étudiant de 22 ans.

Mais être gay, trans, bi, lesbienne à 20 ans, c’est souvent se construire avec, en toile de fond, une tension latente. « Il y a une forme d’intériorisation du rejet par ces jeunes, qui participe de ce qu’on appelle le stress minoritaire, une anxiété spécifique vécue par les populations issues de minorités quant à la crainte de l’agression ou de la discrimination », explique la psychologue et sexologue Coraline Delebarre. Ce stress se caractérise notamment par une forme d’hypervigilance quotidienne, et peut venir fragiliser l’insertion sociale, la création du lien à l’autre, mais aussi la santé mentale.

Des difficultés accentuées en cette année universitaire marquée par le Covid-19, où les échappatoires et les occasions de socialisation se réduisent comme peau de chagrin. Entre les cours en ligne, les activités associatives, sportives et festives restreintes et la difficulté de se projeter dans l’avenir, ces étudiants peuvent se trouver, plus facilement que d’habitude, dans des situations d’isolement social et d’anxiété. A cela s’ajoutent les difficultés pour trouver un job étudiant en cette période de crise économique, alors que les jeunes LGBT sont particulièrement sujets à la précarité.

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