Des milliers de gays témoignent sur Twitter des violences sexuelles qu'ils ont subies

Des milliers de gays témoignent sur Twitter des violences sexuelles qu'ils ont subies.

afp.com/Olivier DOULIERY

Des milliers de gays témoignent ce vendredi sur Twitter, sous le mot-dièse #Metoogay, des violences sexuelles qu'ils ont subies, dans la lignée des mouvements #Metoo et #Metooinceste et après des accusations de viol contre un élu de Paris et son conjoint. Apparu jeudi dans la soirée, #Metoogay comptait ce vendredi matin parmi les tendances France sur le réseau social.

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Parmi les témoignages : "J'avais 20 ans, lui plus de 30, il m'a invité chez lui après avoir donné une master class dans mon cours de théâtre. J'étais tétanisé. Il a dit 'qui ne dit mot consent'. J'ai pleuré tout au long du rapport et il m'a dit 'J'avais pas vu. Tu as aimé quand même?'".

"A 16 ans, c'était l'un de mes meilleurs amis. À 21, c'était mon petit-ami qui refusait mes 'non'. À 26, c'était un plan cul qui m'a fait le combo violence, contrainte et menace", raconte un autre homme.

Accusation de viol contre Maxime Cochard

Ces témoignages surviennent quelques jours après le mouvement #Metooinceste, qui a vu des milliers de personnes raconter les violences sexuelles subies au sein du cercle familial dans l'enfance ou l'adolescence, dans la foulée des accusations portées par Camille Kouchner contre Olivier Duhamel.

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Le mot-dièse #Metoogay a été également partagé après que l'élu PCF du Conseil de Paris Maxime Cochard, 36 ans, et son conjoint, ont été accusés de viol et d'agression sexuelle, ce qu'ils nient. Un jeune homme a affirmé sur Twitter avoir été violé par eux à l'âge de 18 ans alors qu'il était dans une "situation particulièrement vulnérable".

Le Parti communiste leur a demandé de se mettre en retrait de leurs responsabilités au sein du PCF. "Le PCF Paris tient avant tout à apporter son plein soutien à la victime dont le témoignage nous bouleverse [...]. Nous avons demandé à Maxime Cochard et son compagnon de se mettre en retrait de toutes leurs responsabilités au sein du parti communiste de Paris. Nous avons en outre demandé à Maxime Cochard de se mettre en retrait du Conseil de Paris", peut-on lire dans un communiqué.

"J'ai pris connaissance de l'accusation de viol proféré sur Twitter contre mon compagnon et moi-même. Il s'agit d'une accusation complètement fausse. Compte tenu de la gravité de tels propos et de leur caractère calomnieux, j'ai donné instruction à mon avocat d'engager immédiatement une action judiciaire en diffamation", a réagi Maxime Cochard sur Twitter.

"Nécessaire libération de la parole"

Vendredi matin, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, a assuré de son "plein soutien" les victimes de violences sexuelles. "Si vous le souhaitez, des policiers, gendarmes et psychologues sont disponibles pour vous via http://arretonslesviolences.gouv.fr 24h/24", a-t-elle écrit sur Twitter. "Nous sommes de votre côté. Aucune violence sexuelle n'est excusable !".

"La libération de la parole est un acte de grand courage", a salué pour sa part David Belliard, maire adjoint (EELV) à Paris, sur Twitter. "La violence est aussi courante et banalisée chez les gays, où la domination patriarcale est omniprésente autant que niée".

De même, pour SOS Homophobie, "le mouvement #Metoogay marque une nécessaire libération de la parole de victimes de violences sexuelles". "Ces personnes doivent être entendues et protégées. On vous croit et on vous soutient", a écrit l'association.

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