L'Eglise en terre de mission au Parlement - PMA pour toutes

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L'Eglise en terre de mission au Parlement

Après l'IVG et le mariage gay, le projet de loi sur la PMA va relancer le débat sur la famille et l'intérêt de l'enfant, des sujets sur lesquels l'Église tente de peser auprès du Parlement, au pays de la laïcité.

E-llico.com / Actus

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Mis en ligne le 22/07/2019

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Au Palais Bourbon, où la liberté de vote est de mise sur les questions éthiques, les pour et contre Procréation médicalement programmée (PMA) se répartissent sur les bancs de l'hémicycle où la sensibilité catholique est représentée à droite comme à gauche.

A deux pas, à l'église Sainte Clotilde, le père Marc Lambret, "aumônier des parlementaires", est en terre de mission. "J'ai des échanges avec des députés auxquels je dis ce que je pense et ce que pense l'Église", confie-t-il, jugeant toutefois son "lobbying" un peu vain car il y a sur le sujet "un lâche consensus". "Nous organisons des dîners-débats, souvent avec des universitaires qui présentent une réflexion, une analyse", dit-il, qualifiant la ligne chrétienne de "plutôt à droite au plan sociétal et à gauche pour l'économique et le social".

Selon un député, des documents ont été adressés par l'Église aux parlementaires dont un texte sur "la dignité de la procréation" de la Conférence des évêques de France. "Depuis Jean-Paul II, il existe une volonté de l'Église de pénétrer le débat démocratique sur ces questions, avec l'idée que les règles éternelles du droit naturel peuvent répondre aux questions suscitées par l'expansion des technosciences", explique le politologue Philippe Portier, spécialiste des relations politique-religion.

Sur la PMA, le nouveau président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, a récemment regretté que "le politique (soit) incapable de résister à (la) course à la technique".

Ligne rouge

La religion jouera-t-elle pour autant un rôle d'influenceur, comme cela avait pu être le cas pour l'avortement ou le mariage pour tous? Rien n'est moins sûr. L'éviction de la députée LREM Agnès Thill pour des propos sur la PMA jugés excessifs a montré la sensibilité du sujet, même si l'élue récuse l'image "catho" qu'on lui a accolée. "J'étais d'ailleurs pour l'IVG et le mariage pour tous", explique l'élue qui justifie sa croisade contre la PMA par "le franchissement d'une ligne rouge: ce n'est plus un bébé quand je veux mais comme je veux".

A droite, l'Entente parlementaire pour la famille, un regroupement informel de députés formé en 2006 pour peser sur les questions sociétales et qui fut le fer de lance de la bataille parlementaire contre le mariage gay, fourbit ses armes. "On a des réunions pour étudier des amendements ou des tribunes que nous pourrions co-signer", explique son animateur Xavier Breton (LR) par ailleurs président d'un groupe d'études sur les relations avec le Vatican. "Je n'utilise jamais d'argument d'ordre religieux", assure l'élu pour qui "c'est la raison qui doit nous guider".

Membre de ce groupe, le député Marc le Fur a récemmment défendu un amendement visant à étendre les possibilités de référendum à des questions comme la PMA. Sans succès. "Il y a chez les LR une nette majorité contre la PMA", affirme Philippe Gosselin (LR). "L'Eglise est un repère, elle oblige à se poser des questions. Réfléchir sur le sens de la vie, ce n'est pas crétin quand on est un législateur qui doit décider pour les autres".

A gauche, les députés de sensibilité catholique se montrent plus discrets sur la PMA. Dominique Potier, qui s'était abstenu sur le mariage pour tous, réserve sa réponse à la rentrée. Le communiste Pierre Dharréville dit "réfléchir avec son groupe" mais rappelle que le PCF y est plutôt favorable. "Ce débat est avant tout politique", juge le député des Bouches-du-Rhône "très attaché au principe de laïcité", inscrit dans la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat. "On ne justifie pas un vote avec des convictions religieuses. On le fait en se fondant sur ce qu'on croit être juste et bon pour la société", dit-il.

Rédaction avec AFP


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