Ryan Murphy, producteur de la série « Pose » et saint patron des LGBT+

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La deuxième saison de la série ultra queer Pose sort le 11 juin, un miracle que l’on doit à l’homme gay le plus puissant d’Hollywood : Ryan Murphy. Co-créateur de « Glee » et « American Horror Story », en vingt ans, le quinquagénaire a rendu la télé beaucoup plus LGBT+.

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Ryan Murphy lors de la cérémonie des Emmy Awards, le 10 septembre 2016 - Joe Seer
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L’existence de la série Pose est un miracle. Son créateur, Steven Canals, un trentenaire noir queer du Bronx, s’est entendu dire par toutes les sociétés  de production que sa série était trop noire, trop brown, trop queer, trop trans, trop niche. Il a essuyé les refus, jusqu’à ce que son script tombe entre les mains du producteur Ryan Murphy. Une fois Ryan Murphy et son partenaire Brad Falchuk impliqués dans le projet, toutes les portes se sont ouvertes.

Ryan Murphy est un homme à qui on ne dit pas non. Créateur de séries prolifique, c’est à lui que l’on doit la provocatrice Nip/Tuck, le succès planétaire Glee et  la renaissance des séries d’anthologie (dix saisons d’American Horror Story tout de même). C’est lui qui a fait briller les acteurs et actrices LGBT+ Sarah Paulson et Jonathan Groff, qui a créé des personnages gays aussi iconiques que Kurt Hummel ou Pray Tell, et a mis en scène les vies très queers de Gianni Versace et des premiers activistes new-yorkais luttant contre l’épidémie du sida. Ryan Murphy est un tel créateur de succès que Netflix a déboursé pas moins de 300 millions de dollars pour l’attirer.

Un créateur nourri par son identité gay

Pourtant les débuts de Ryan Murphy à Hollywood n’ont pas été faciles. Pour ce gamin gay né dans l’Indiana obsédé par Broadway, il était hors de question de taire qui il était. Il ne voulait pas seulement être out, il voulait mettre en scène des personnes LGBT+ et écrire des histoires qui parlaient aux queers. Dans les années 90, c’était un choix plutôt audacieux.

Popular, sa première série, introuvable en France, avait beau se dérouler dans un lycée et être diffusée sur la chaîne pour ados WB, elle était réellement « une série par des hommes gays trentenaires pour des hommes gays trentenaires », pour reprendre l’analyse de l’actrice Leslie Grossman qui jouait dans la série. Pourtant, la série était loin d’être aussi gay friendly que ce que Ryan Murphy espérait. Dans The New Yorker, Ryan Murphy a dénoncé une ambiance homophobe dans laquelle les dirigeants n’acceptaient des personnages homosexuels que s’ils souffraient et se moquaient du fait qu’il soit gay, allant jusqu’à faire des imitations de lui avec des maniérismes (qu’il n’a même pas).

Loin de le décourager, cette mésaventure lui a donné encore plus envie de se battre et l’a rendu plus conscient que jamais de l’importance de mettre en scènes des personnages LGBT+. Ryan Murphy a canalisé cette rage « d’homme gay dans un monde hétéro », comme l’a confié à Emily Nussbaum dans The New Yorker.

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