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« L’homophobie n’est pas du “folklore” »

Dans une tribune au « Monde », le juriste Daniel Borrillo et l’avocate Caroline Mécary s’insurgent contre les propos de Nathalie Boy de la Tour, présidente de la Ligue de football professionnel (LFP), sur les chants homophobes dans les stades. Ils rappellent qu’il s’agit d’une infraction pénale mais également d’actes qui contreviennent aux valeurs du sport.

Publié le 29 mars 2019 à 14h15, modifié le 29 mars 2019 à 15h17 Temps de Lecture 3 min.

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« Depuis dix ans, une agression homophobe a lieu tous les trois jours dans notre pays. Selon les statistiques officielles, la famille et le voisinage sont les espaces dans lesquels se déploient les agressions homophobes, après les lieux publics et les réseaux sociaux. »

[Quelques jours après la rencontre PSG-OM du 17 mars, la ministre des sports, Roxana Maracineanu, s’indignait sur les ondes de France Info des chants homophobes entendus lors de la rencontre. Elle laissait entendre qu’elle réfléchissait à des sanctions pour les punir. De son côté, Nathalie Boy de la Tour, présidente de la Ligue de football professionnel (LFP), dans un entretien au Parisien, estimait que « le propos pris hors contexte n’est pas acceptable. Maintenant, dans le stade il n’est pas acceptable en tant que tel, mais il fait partie du folklore ». Précisant sur l’emploi de ce terme : « Je ne dédouane pas ce qui s’est passé. Mais quand on parle de chants homophobes, pour beaucoup de supporters cela fait partie du folklore. Je ne suis pas en train de dire que ça doit le rester, mais c’est une réalité. »]

Tribune. Selon la présidente de la Ligue de football professionnel (LFP), Nathalie Boy de la Tour, le déversement d’insultes homophobes dans les stades n’est autre chose que du « folklore », plus précisément « l’expression d’une ferveur populaire qu’il faut prendre comme telle ». Elle relativise la question en nous invitant à la contextualiser. Prenons au sérieux l’injonction de la présidente. Cette question de l’injure homophobe peut effectivement être mise en perspective à la fois sur le plan social, familial, historique et international.

Socialement, selon le ministère de l’intérieur, les plaintes pour agressions et injures homophobes ont augmenté de 15 % (diffamation, harcèlement, dégradations des biens, menaces…). De même, la ligne d’écoute de l’association SOS-Homophobie explose, avec 37 % de témoignages en plus cette année par rapport à 2018. « Pédé » demeure l’insulte la plus répandue dans les cours de récréation et le taux de suicide d’adolescents LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes) est de trois à sept fois supérieur que chez les autres adolescents.

Depuis dix ans, une agression homophobe a lieu tous les trois jours dans notre pays. Selon les statistiques officielles, la famille et le voisinage sont les espaces dans lesquels se déploient les agressions homophobes, après les lieux publics et les réseaux sociaux. Encore aujourd’hui des lesbiennes et des gays sont expulsés de leurs foyers après avoir fait leur coming out. De surcroît, Gareth Thomas, un des rares footballeurs ouvertement gay, a été victime de violences homophobes sans que cela émeuve le monde sportif.

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