Coup de pression sur le foot français. Un collectif d’associations et de personnalités ont appelé l’équipe de France et les instances nationales à dénoncer les atteintes aux droits des personnes LGBT + commises par les autorités du Qatar, pays hôte de la Coupe du monde de football 2022.
« Fédération, dirigeants, joueurs et arbitres du football français, vous avez le pouvoir d’être entendus par des millions de personnes (…). Nous demandons que vous preniez position publiquement pour défendre ces droits fondamentaux », écrivent les associations, parmi lesquelles SOS Homophobie, la Fédération LGBTI+, plusieurs centres LGBT régionaux ou encore Amnesty International France, dans une tribune publiée mercredi 9 novembre sur le site de Ouest-France.
Le Qatar « persécute, emprisonne et torture les personnes LGBT+, les privant de leurs droits les plus fondamentaux », poursuit le texte, qui dénonce le silence de la Fédération française de football, des grands clubs et des joueurs de l’équipe de France.
Cette tribune, relayée par une pétition sur le site Change.org, a aussi été signée par des élus engagés pour la cause LGBT, comme l’adjoint à la Maire de Paris Jean-Luc Roméro-Michel (Parti socialiste) ou le député (La France insoumise) Andy Kerbrat.
La tribune remarque que « plusieurs personnalités politiques de toutes sensibilités ainsi que des artistes dénoncent ces violences d’Etat », et que « des sportifs ont également pris position contre ces atteintes insupportables : le champion olympique Tom Daley, les footballeurs Josh Cavallo, Eric Cantona et Philipp Lahm ».
« Ça concerne tout le monde »
Comme ses homologues de sept autres sélections européennes, le capitaine des Bleus, Hugo Lloris, a annoncé en septembre qu’il porterait un brassard aux couleurs arc-en-ciel avec le message « One Love » dans le cadre d’une campagne contre les discriminations.
Ce geste est insuffisant, selon Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge direct qui lutte contre l’homophobie dans le football. « On attend une prise de conscience que les discriminations contre les personnes LGBT, ça concerne tout le monde, même Griezmann ou Mbappé », a-t-il affirmé à l’Agence France-Presse, en évoquant un « silence assourdissant » de l’équipe de France.
La Coupe du monde, du 20 novembre au 18 décembre, est entachée de controverses depuis que la FIFA a attribué, fin 2010, son organisation au Qatar. Les organisateurs qataris assurent que les membres de la communauté LGBT + seront accueillis sans discrimination, en dépit des lois criminalisant les relations sexuelles entre personnes du même sexe dans le pays.
Un ambassadeur qatari de la Coupe du monde a relancé la controverse mardi en qualifiant l’homosexualité de « dommage mental » dans une interview diffusée sur la chaîne publique allemande ZDF.
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