HUMOUR - L’humour pour faire avancer les mentalités. M6 diffuse ce mercredi à 21h05 le gala des 9e Marrakech du rire enregistré en juin au Palais El Badi. L’occasion pour l’humoriste Jarry ouvertement gay d’évoquer son expérience dans un pays où l’homosexualité est toujours illégale.
“J’avais envie d’ébranler les choses”, a déclaré l’humoriste au Figaro. Si c’était la première fois qu’il se produisait au Marrakech du rire, c’était également la première fois que le mot “gay” était prononcé sur scène.
“Quand j’ai dit que j’y allais, beaucoup de personnes m’ont demandé pourquoi sachant qu’ils enferment les homosexuels”, raconte Jarry à 20Minutes. En effet, l’article 489 du Code pénal du Maroc criminalise “les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe”. Alors que l’homosexualité reste un tabou dans la société marocaine, Jamel Debbouzze voulait se servir de ce festival pour faire “passer des messages de tolérance”.
“Effectivement, c’était un peu spécial pour moi d’aller jouer là-bas, c’était beaucoup d’émotion. J’ai reçu, après mon passage, beaucoup de messages de Marocains de la communauté LGBT me disant ‘Merci de dire qu’on existe, merci de parler de nous’”, confie l’humoriste à 20Minutes.
L’humoriste a d’ailleurs reçu une standing-ovation après son passage. “3.600 personnes se sont levées, personne ne s’y attendait, explique-t-il. J’étais un peu un ovni. Avec Caroline Vigneaux qui parlait de sexe et de sex-toys, on est les deux à être sorti du cadre des sketches sur le ramadan ou les blancs et les noirs”.
Si le Marrakech du rire a permis de faire passer des messages, il reste encore beaucoup de choses à faire. Rappelons d’ailleurs que le Maroc s’est retrouvé à la 159e place des pays les moins LGBT friendly au monde en 2019. C’est deux places de moins qu’en 2018. Ce classement établi par le Spartacus International Gay Guide est basé sur 14 critères parmi lesquels figurent les “droits des transgenres”, les “lois anti-discriminatoires”, le “droit à l’adoption”, les “lois pénalisant l’homosexualité”, “l’influence religieuse”, ou encore “l’hostilité des locaux”.
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