En Andorre, le combat des jeunes trans, et de leurs parents, pour sortir de l'anonymat

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Depuis quelques mois, des combats personnels et collectifs rendent visible la communauté trans de la principauté et dévoilent les contradictions de ce petit pays. Komitid a recueilli les témoignages d'enfants trans et de parents.

En Andorre, le combat des jeunes trans, et de leurs parents, pour sortir de l'anonymat
Nils, à droite, avec ses ami.e.s Zoe et Jordan, lors de la Pride à Andorre, le 30 juin 2019 - Luisa Nannipieri pour Komitid
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« Je m'appelle Nils et je suis un garçon trans. J'ai toujours su que j'étais un garçon et, en grandissant, j'ai compris que mon ressenti et mon genre ne correspondaient pas à ceux qui m'avaient été assignés à la naissance. » À 14 ans, Nils vient de prendre la parole lors de la première Journée de l'Orgueil gay de l'Andorre. C'est un des jeunes trans d'Andorre et il a décidé de se battre.

Avec lui, deux autres adolescent.e.s racontent ce que signifie d'être une personne trans dans ce petit pays des Pyrénées et comment espérer faire changer les choses, en étant avant tout visibles : « J'étais un garçon triste, je me suis éloigné de tout et j'ai verrouillé mon cœur et ma chambre. Mais j'ai enfin été capable de mettre des mots sur tout ça et j'ai trouvé la force dans ma famille, qui va m'accompagner dans ma transition. » Nils, regard doux et timide, est le premier mineur andorran à demander le changement de l'état civil et le soutien de ses parents est fondamental pour mener à bien cette démarche, qu'ici n'a rien de simple.

Ce micro-état conservateur, co-présidé par un évêque catalan et le président de la République française, n'est pas ouvertement hostile à la communauté LGBT+. Le ministère des Affaires Sociales a inauguré en 2016 un secrétariat à l'Égalité qui est, entre autres, chargé de soutenir et conseiller sur le plan éducatif, social et juridique les victimes de discrimination ou d'homophobie. Plusieurs politiciens sont ouvertement gays et les personnes de même sexe peuvent se pacser, donner leur sang et adopter des enfants.

En même temps, la seule association LGBT+ andorrane a été dissoute en 2012 et il n'y a pas de statistiques disponibles sur les actes homophobes commis dans le pays.

Situation compliquée pour les ados trans

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