Gianmarco Negri, premier maire trans d'Italie : « Plus que la dysphorie de genre, nous devrions parler de dysphorie sociale »

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Gianmarco Negri, premier maire trans italien, s’est confié devant les caméras lors d’une interview qui a marqué les esprits dans la botte.

Gianmarco Negri, maire de Tromello
Gianmarco Negri, maire de Tromello/Capture d'écran Facebook @lassedio

Citée par le média Gay.it, une très belle interview de Gianmarco Negri par la présentatrice Daria Bignardi a été diffusée sur la chaîne Nove mercredi 30 octobre. Gianmarco Negri, âgé de 40 ans, était devenu le premier maire trans d’Italie le 27 mai dernier. Il s’est notamment confié sur sa transidentité.

Difficultés familiales

« Même si je suis un homme maintenant, cela ne veut pas dire qu’en moi, il n’y a plus de sensibilité féminine », a expliqué Gianmarco lors de son interview à la TV italienne en racontant les difficultés qu’il a rencontrées avec sa famille.

À 20 ans, avant sa transition, sa mère l’a découvert avec une fille et elle lui a soutenu qu’elle était lesbienne.

« Je ne suis tout simplement pas une femme, aide-moi parce que j’aimerais prendre le chemin » a répondu GianMarco à sa mère. « La transsexualité, pour ma mère, voulait dire marginalité, prostitution et je la comprends, elle ne pouvait pas savoir. »

« Quand j’ai changé de genre, les gens ont réagi positivement dans le village de Tromello. Une seule personne ne m’a plus salué »

Il poursuit : « Plus que la dysphorie de genre, nous devrions parler de dysphorie sociale. Mais si la société qui nous entoure reste fermée, […] un problème se termine et un autre commence. Quand j’ai changé de genre, les gens ont réagi positivement dans le village de Tromello. Une seule personne ne m’a plus salué. »

En mai dernier, il avait obtenu 37,54 % des voix, et a devancé de près de douze points le candidat de la Ligue, parti d’extrême droite au pouvoir (25,79 % des suffrages). La petite commune de Tromello (3700 habitants) avait alors fait la une des médias italiens. Gianmarco Negri, élu avec une liste civique, se considère comme un maire « de gauche ».