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Interview

Emmanuel Beaubatie : «Les personnes trans n’ont pas toutes recours à des modifications corporelles»

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LGBT +dossier
Dans un travail de recherches inédit, le sociologue montre, loin de la seule binarité sexuelle et de la chirurgie, la diversité des parcours chez celles et ceux qui changent de sexe. Alors qu’a lieu ce lundi 17 mai la journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie, il rappelle que le changement de sexe est encore une décision administrée par le juge et le psychiatre.
par Cécile Daumas
publié le 16 mai 2021 à 19h10

Connaître un déclassement vertigineux quand on passe d’homme à femme trans ou bien jouir des privilèges de la domination masculine quand on devient un homme trans : changer de sexe serait-il une expérience comparable à celle des transclasses ? La traversée vertigineuse d’un sexe à l’autre a souvent été étudiée sous l’angle de l’expérience personnelle moins comme le franchissement d’une frontière sociale. Croisant les travaux de Pierre Bourdieu sur les classes sociales et les études de genre, le jeune sociologue Emmanuel Beaubatie, en poste à l’université de Genève, montre la multiplicité des parcours des personnes trans comme autant de Transfuges de sexe, comme il les nomme et titre son dernier essai qui vient de sortir à La Découverte. Son travail de recherches repose sur l’enquête réalisée pour sa thèse auprès d’une trentaine de personnes ayant estimé avoir effectué un parcours de transition. Alors que la journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie a lieu ce 17 mai, Emmanuel Beaubatie rappelle que depuis les années 90, les trans revendiquent le droit à disposer de leur corps et de leur état civil. Une lutte en faveur de leur émancipation comme l’ont fait et le font toujours les femmes.

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