Le Texas n’en finit plus de coller à sa réputation d’Etat ultraconservateur. La Cour suprême de l’Etat a de nouveau autorisé, vendredi 13 mai, les enquêtes sur les parents d’enfants transgenres, renversant la décision d’un tribunal qui avait suspendu en mars ces poursuites. En février, une directive controversée du gouverneur Greg Abbott, républicain, assimilait certaines procédures « de changement de sexe » concernant des mineurs à des « mauvais traitements » pénalement répréhensibles. Saisie par une famille, une cour d’appel avait mis fin en mars à l’application de cette directive. Or la Cour suprême du Texas estime que la cour d’appel « a abusé de son pouvoir discrétionnaire » en délivrant une ordonnance à l’échelle de l’Etat, selon sa décision consultée par l’Agence France-Presse.
Une décision ambivalente
En revanche, les autorités ne peuvent pas reprendre l’enquête visant la famille qui avait porté l’affaire devant la justice, a tranché la cour, estimant que cette enquête leur causerait un « préjudice irréparable ». « La décision d’aujourd’hui est une victoire pour nos clients et la primauté du droit », selon l’organisation de défense des droits humains ACLU, qui a salué dans un tweet une victoire « partielle ». « Il est clair que l’application de cette décision entraîne des souffrances pour les jeunes et pour leurs familles », a-t-elle expliqué. « Ces attaques cruelles contre la jeunesse transgenre doivent cesser », a également exigé l’association.
L’affaire ayant suscité la directive du gouverneur Abbott avait été largement relayée aux Etats-Unis. La mère d’une adolescente transgenre avait vu son contrat suspendu par son employeur, ainsi que les services texans d’aide à la famille, et avait reçu la visite d’un inspecteur qui cherchait à savoir si sa fille de 16 ans « n’était pas en train de faire sa transition du sexe masculin vers le sexe féminin », selon la plainte déposée par la famille.
L’affaire avait pris une ampleur nationale, au point que le président américain, Joe Biden, avait dénoncé une « campagne cynique et dangereuse qui vise les enfants transgenres et leurs parents ». Les soins à apporter aux mineurs transgenres, tout comme leur participation à des compétitions sportives ou l’usage des toilettes du sexe dans lequel ils s’identifient font l’objet de vifs débats aux Etats-Unis, où de nombreux Etats conservateurs ont adopté, ces dernières années, des réglementations restrictives.
Contribuer
Réutiliser ce contenu