VIHBientôt un implant anti-VIH à la place de la PrEP ?

Par têtu· le 25/07/2019
PrEP

La conférence scientifique sur le sida s'est achevée à Mexico, mercredi 23 juillet. Laissant espérer des améliorations majeures pour le traitement des personnes séropositives, et la prévention des contaminations.

On arrête pas le progrès, et c'est tant mieux. La Conférence Scientifique sur le Sida (IAS) qui s'est achevée mercredi 23 juillet à Mexico a été l'occasion de présenter plusieurs améliorations pour la vie des patients séropositifs. Des projets sont également en développement pour faciliter la prévention, et limiter les contaminations. Sur ce point, certains chercheurs - comme le pionnier Jean-Michel Molina - ont présenté leurs travaux pour aller encore plus loin que la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Ce médicament antirétroviral a révolutionné la prévention contre le virus du sida et a prouvé son efficacité. Mais il reste encore très contraignant.

Si la plupart des usagers privilégient une prise quotidienne, la prise "à la demande" (avant un rapport à risque) - comme on la propose en France - est désormais intégrée comme une "option" dans les recommandations de l'OMS. L'étude ANRS Prévenir, présentée lors de la conférence, confirme l'efficacité et la tolérance "très satisfaisante" des deux méthodes.

Un implant anti-VIH avant un vaccin ?

À l'avenir, les scientifiques envisagent d'obtenir le même résultat grâce à un implant à "action prolongée". Un premier essai chez l'homme a été réalisé. Pour l'IAS, cet essai est "préliminaire mais prometteur" : après 12 semaines d'utilisation, l'implant était bien toléré et délivrait la dose prévue de médicament. Selon son auteur, chercheur pour le laboratoire américain Merck & Co, l'implant pourrait continuer à diffuser une dose suffisante pendant "au moins un an". De nouvelles études devront être réalisées pour montrer si cet implant offre bien le même niveau de protection contre le VIH que la prise orale de médicament.

Si elle n'est pas pour demain, la perspective d'un vaccin progresse aussi. Un essai clinique de phase II mené au Kenya, au Rwanda et aux États-Unis a montré la bonne tolérance d'un de ces candidats-vaccins, développé par Janssen (groupe Johnson & Johnson). Cela ouvre la voie à un essai de phase III, portant cette fois sur son efficacité.

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Le quotidien des personnes séropositives facilité

Pour l'heure, de nombreux projets cherchent aussi à alléger le quotidien des patients séropositifs et à réduire le coût de leur traitement tout en maintenant le virus en sommeil. Les injections d'antirétroviraux devraient ainsi permettre dès 2020 de remplacer les comprimés quotidiens par une piqûre toutes les semaines. Une autre piste présentée à l'IAS consiste à ne pas prendre la trithérapie tous les jours mais un jour sur deux, voire moins.

L'étude française Quatuor menée par l'Agence nationale de recherche contre le sida (ANRS), dévoilée mercredi à Mexico, conclut ainsi que la prise de comprimés quatre jours sur sept permet de conserver le même niveau d'efficacité. La réduction de la "charge médicamenteuse" des personnes porteuses du VIH pourrait aussi passer par le passage à deux molécules (bithérapie) plutôt que trois, selon deux études. Ces hypothèses, si elles voient le jour, pourraient grandement faciliter le quotidien des personnes séropositives. D'autant qu'il a été prouvé que les personnes sous traitement ne transmettaient pas le virus à leurs partenaires.

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(Avec AFP)

Crédit photo : NIAID via Flickr Creative Commons