InstagramFacebook supprime (enfin) des pubs anti-PrEP

Par Timothée de Rauglaudre le 02/01/2020
facebook

Le réseau social Facebook a retiré lundi, discrètement, des publicités mensongères sur la PrEP. Affirmant notamment que le traitement provoquerait "de la densité minérale osseuse et des problèmes rénaux", elles étaient dénoncées par des associations LGBT+ depuis trois mois.

La réaction s'est fait attendre. Comme le signale The Guardian, Facebook a retiré lundi 30 décembre, sans communiquer dessus, certaines publicités relayant de fausses informations sur la prévention anti-VIH, notamment la PrEP (prophylaxie pré-exposition), commercialisée sous le nom de Truvada. "Après examen, nos partenaires indépendants de vérification des faits ont déterminé que certaines des publicités en question induisaient les gens en erreur sur les effets de Truvada, a développé un porte-parole de l'entreprise auprès du Washington PostEn conséquence, nous avons retiré ces publicités et elles ne peuvent plus être diffusées sur Facebook."

À LIRE AUSSI : Facebook et Instagram sous le feu des assos LGBT après des pubs anti-PrEP

Lundi 9 décembre, comme l'avait raconté TÊTU, 50 organisations LGBT+, de lutte contre le VIH et professionnels de santé publique avaient adressé une lettre ouverte à Mark Zuckerberg, PDG du groupe Facebook - qui détient aussi Instagram. D'après les signataires, ces publicités postées sur les réseaux sociaux étaient principalement financées par des cabinets d'avocats souhaitant recruter des patients pour se lancer dans un procès contre le médicament. Ces spots prétendaient en particulier que la PrEP "cause des effets secondaires nocifs dans cette population de patients, en particulier de la densité minérale osseuse et des problèmes rénaux".

3 mois pour réagir

Mais Facebook aura en fait attendu trois mois avant de réagir, relève le Huffington Post. En effet, Mathew Lasky, directeur de la communication de l'association GLAAD, qui défend la représentation LGBT+ dans les médias et l'audiovisuel aux États-Unis, a indiqué au site d'information américain que son organisation avait alerté Facebook dès mi-septembre. Ce n'est qu'en l'absence de réaction du géant du Web que l'initiative de la lettre ouverte avait été lancée. GLAAD a été informé du retrait programmé des pubs seulement vendredi 27 décembre.

À LIRE AUSSI : Facebook et Instagram veulent-ils censurer les émojis « à caractère sexuel » ?

De plus, l'organisation a regretté l'absence de systématisme dans la décision. Après le retrait de certaines publicités, elle en a trouvé d'autres, similaires, toujours visibles sur Facebook. La présidente de GLAAD, Sarah Kate Ellis, a lancé un nouveau appel au réseau social dans l'article du Washington Post : "Il est désormais temps pour Facebook de prendre des mesures contre d'autres publicités, très similaires, qui ciblent les membres de populations à risque avec des affirmations trompeuses et inexactes sur la PrEP et la prévention sur le VIH."

 

Crédit photo : PxHere