Pionnier de la lutte contre le VIH, militant dans les dernières années de sa vie pour l'allègement des trithérapies, le docteur Jacques Leibowitch est mort mercredi d'un cancer.
C'était une figure de l'ombre, mais qui a eu son importance historique. Le docteur Jacques Leibowitch est décédé mercredi 4 mars d'un cancer à l'âge de 77 ans, d'après l'AFP citée par Le Monde. Une mort qui a beaucoup ému les associations de lutte contre le VIH. "Membre de notre comité scientifique de 1994 à 1997, passionné et entier, nous n’oublierons pas ses contributions très importantes à la connaissance du virus et à la qualité de vie de ses patients", a par exemple réagi sur Twitter le Sidaction.
Jacques Leibowicth,l’un des pionniers de la lutte contre le VIH, est décédé hier. Membre de notre comité scientifique de 1994 à 1997, passionné et entier, nous n’oublierons pas ses contributions très importantes à la connaissance du virus et à la qualité de vie de ses patients
— Sidaction (@Sidaction) March 5, 2020
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"Impliqué dans la lutte contre le sida dès le début de l'épidémie, durant les années 1980, il a énormément apporté à la recherche ainsi qu'au quotidien des personnes vivant avec le VIH", a tweeté de son côté l'association AIDES. Jacques Leibowitch. Peu connu du grand public en matière de lutte contre le VIH, Jacques Leibowitch en a pourtant été un pionnier. C'est ainsi lui qui avait mis au point le procédé de dépistage artisanal qui a permis au docteur François Pinon, en 1984, de donner l'alerte sur l'urgence de se faire dépister.
Alléger les trithérapies
Avant cela, dès début 1982, il collabore à un "groupe de travail français sur le sida" avec le docteur Willy Rozenbaum. À l'époque, il est un des seuls à affirmer qu'un rétrovirus pourrait être à l'origine de l'épidémie. "En février 1983 à Boston, il propose, pour la première fois, l’hypothèse de deux vagues successives d’une nouvelle maladie infectieuse, qui auraient atteint le continent européen ; la première venant d’Afrique touchant indifféremment hommes et femmes, la seconde venant des États-Unis et se transmettant, de préférence, par des rapports homosexuels", note le site Seronet.
Passionné, très intéressé par l'immunologie dès ses études, le docteur Jacques Leibowitch a créé deux ouvrages sur le VIH/sida : Un virus étrange venu d'ailleurs (Grasset, 1984) et Pour en finir avec le sida (Plon, 2011). Anciennement marié à l'actrice Carole Bouquet, chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur, il a plaidé durant les dernières années de sa vie pour l'allègement des traitements pour les personnes séropositives, en préconisant pour la trithérapie le passage de sept à quatre jours par semaine.
Crédit photo : France 2
