VIH : le Covid-19 a provoqué une baisse des dépistages et diagnostics en France en 2020

A la veille de la journée mondiale de lutte contre le sida, Santé publique France rappelle l’importance du recours aux dépistages, largement réduits avec la pandémie de coronavirus.

Le premier confinement imposé par la crise sanitaire du Covid-19 a contribué à une diminution des dépistages du VIH. REUTERS/Rodrigo Garrido
Le premier confinement imposé par la crise sanitaire du Covid-19 a contribué à une diminution des dépistages du VIH. REUTERS/Rodrigo Garrido

    « Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre. » La campagne de Santé publique France pour promouvoir le traitement antirétroviral (TasP) et lutter contre les discriminations liées à la séropositivité au VIH est de retour en cette fin novembre, face à une forte baisse du nombre de découvertes de séropositivité du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes en 2020. En cause : le Covid-19, souligne ce mardi Santé publique France.

    « La diminution du nombre de diagnostics d’infection à VIH est principalement expliquée par la diminution du recours au dépistage en 2020, notamment lors du premier confinement », explique Florence Lot, de la direction des maladies infectieuses de Santé publique France, citée dans le communiqué. « Elle pourrait également être due à une moindre exposition au VIH liée aux mesures de distanciation sociale. »



    Le nombre de découvertes de séropositivité VIH en 2020 a ainsi été estimé à 4 856, soit une diminution de 22 % par rapport à 2019. Avec 5,2 millions de sérologies VIH réalisées par les laboratoires de biologie médicale, l’activité de dépistage du VIH, qui avait augmenté entre 2013 et 2019, a diminué de 14 % entre 2019 et 2020. Ce constat se double néanmoins de nouvelles encourageantes, comme la guérison spontanée de deux cas de VIH.

    Mercredi, journée mondiale de lutte contre le sida

    « Ces données doivent cependant être interprétées avec prudence, la pandémie de Covid-19 ayant eu pour conséquence une chute de la participation des professionnels de santé aux différents systèmes de surveillance », relève l’agence de santé publique dans un communiqué.



    Conséquence de ce recul du dépistage : un possible retard au diagnostic et à l’accès aux traitements antiviraux dont l’effet préventif a un impact direct sur la dynamique de l’épidémie, relève l’agence, à la veille de la journée mondiale de lutte contre le sida. En 2020, 30 % des infections à VIH ont été découvertes à un stade avancé de l’infection, ce qui constitue une perte de chance en termes de prise en charge individuelle et un risque de transmission du VIH aux partenaires avant la mise sous traitement antirétroviral.

    Une baisse du dépistage a également été observée en 2020 pour trois IST bactériennes : les infections à Chlamydia trachomatis (Ct), gonococcie et syphilis. Cette baisse est de l’ordre de 6 % en secteur privé et de façon plus marquée en Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), de l’ordre de 30 %, en raison de fermetures partielles ou totales pendant le premier confinement.